Aujourd’hui, écoresponsabilité, innovation avec Maxime Roux, Camille Callennec, Tanguy Blévin et Théo Joy, les quatre fondateurs d’Ostrea Design. Plan de travail, plateaux de mobilier, revêtement, Ostrea Design fabrique en France, un matériau constitué de 65% de coquilles de coquillages recyclés sans aucun ajout d’éléments petrosourcés. Le matériau marin en coquillages recyclés produit par Ostrea Design est similaire à du marbre ou à de la pierre naturelle.
La création, je la vois en deux points. Il y a la création d'entreprise, mais au-delà de cela, la dimension artistique d'Ostrea, c'est quelque chose qui nous plait beaucoup et qui plait beaucoup à l'équipe. C'est un choix très fort, pour nous, de développer des belles couleurs avec des pigments naturels, de trouver des coquillages qui soient jolis et de les mettre le plus en valeur possible.
Maxime Roux, l’un des quatre co-fondateurs d’Ostrea Design.
« Nous cherchions des noms liés aux coquillages et donc Ostrea : c'est la racine de l'huître, la base grammaticale d’ostréiculture. Nous avons fait plusieurs essais de noms et nous sommes partis sur ce nom-là. »
Né en région parisienne, Maxime Roux fait une école d’ingénieur en électronique et informatique. Il exerce pendant cinq ans dans le secteur de la technologie pour de grandes entreprises assez loin du monde du design ou de la décoration. Il rencontre un autre co-fondateur sur son lieu de travail : Camille Callennec. Avec Tanguy Blévin et Théo Joy, les quatre fondateurs d’Ostrea Design, en Bretagne, s’engagent afin de trouver une solution à la problématique autour du recyclage des coquilles de coquillages et leur revalorisation.
« C'est le sujet central du projet. Quand nous voyons nos parcours, à part Théo qui vient un petit peu de ce monde-là, c’est ce qui a été le fil conducteur du projet et de notre investissement avant même d'arriver au premier prototype. L'idée, c'était de se dire que nous allions avoir un projet à impact. Nous ne savions pas si ce serait dans le domaine de la décoration, ou si nous allions faire du revêtement de route ou autre chose avec ces coquillages. L'idée, vraiment, c'était d'abord d'apporter une solution à une problématique qui était d'utiliser moins de ressources en profitant de ces déchets qui sont finalement des ressources. »
« Le coquillage, c'est du carbonate de calcium, c'est un biominéral calcaire, donc, plutôt que d'aller chercher des pierres dans des carrières, nous avons 250 000 tonnes de coquilles de coquillage produites chaque année en France qui sont accessibles. Le deuxième objectif dans ce projet de la production de ce matériau, c’était d’avoir un procédé de fabrication qui ne va utiliser aucune résine pétrosourcés, et donc qui va avoir un impact sur l'écologie qui soit le plus faible possible. La finalité : avoir un produit esthétique avec lequel nous faisons des plans de travail, des plateaux de mobilier, cela 'est vraiment arrivé dans un second temps, après avoir testé plein de choses. L'éco sensibilité est vraiment le point central à la fois de l'équipe et du projet. »
Ostrea Design a trois secteurs d’application : mobilier, plan de travail et revêtement de sol par le biais de la recherche et développement avec la stabilisation des formulations brevetés.
« Nous avons des formulations pour chaque coquillage, pour chaque granulométrie de coquillage. Nous avons beaucoup de formulations différentes. Ces formulations-là, nous les avons travaillées avec des laboratoires de recherche qui sont partenaires, des chercheurs aussi, qui travaillent à temps partiel chez Ostrea et qui continuent de le faire de plus en plus, puisque nous avons un important programme de R&D (recherche et développement) sur les deux ans à venir. »
« Il y a tout le savoir-faire de Théo, d'abord, qui a une vraie connaissance des matériaux, qui a fait la base et ensuite des chercheurs très pointus sur les matériaux et les biomatériaux qui nous ont apporté leur expertise et qui nous permettaient de faire évoluer le travail de base que nous avions fait, qui était un travail, je dirais semi-professionnel, pour arriver à quelque chose de très professionnel. »
Table basse, plateau de mobilier, plan de travail, la version de base du matériau d’Ostrea est blanche, elle est très légèrement pigmentée par la coquille du coquillage. Moule, huître ou Saint-Jacques apportent une différence de teinte assez légère.
« Chaque coquillage va avoir un univers très différent en terme de rendu visuel. Les références esthétiques Ostrea s’appuient le coquillage. Nous avons fait des tests de recyclage de palourdes d'ormeaux, de bigorneaux qui sont de nouveaux univers qui s'ouvrent en terme de rendu. La première contrainte, c'est l’utilisation de pigments naturels, nous allons donc être limité par ce que la nature peut nous donner en terme de couleur et surtout de tenue dans le temps, parce que certains pigments naturels peuvent évoluer au soleil. Après, pour ce qui est du mélange d'un coquillage avec un pigment, nous avons peu de limites. C'est plus, je dirais, les codes du design et de l'architecture d'intérieur qui vont définir les associations que nous allons travailler en priorité. »
« Théo est moteur pour tester beaucoup de choses de cette partie créative, soit par les tailles des paillettes, les coquillages qui vont être choisis pour développer des nouvelles références et les pigments. Nous utilisons des pigments verts, des pigments bleus, des pigments noirs et des pigments que j'appelle terracotta. Avec ces quatre pigments-là, les quatre couleurs en référence : une terracotta, qui est un peu couleur brique, une référence noire, nous avons deux références de vert, un vert qui est plus un vert intense, un vert forêt, vert irlandais et un vert plus pâle qui va être une sorte de vert d'eau, vert gris. Et ce sont les quatre couleurs que nous avons standardisées. »
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