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Or
Cette semaine dans la Chronique des médias, la décision du Conseil d’État sur la chaîne d’information CNews, du groupe Canal+, qui rebat les cartes sur le contrôle du pluralisme des médias en France.
Le Conseil d’État avait été saisi par Reporters sans frontières (RSF) après le refus de l’autorité de régulation, aujourd’hui l’Arcom, de mettre en demeure CNews de respecter le « pluralisme des courants de pensée et d’opinion ». Nous sommes alors en novembre 2021, le mois même où Eric Zemmour devient un candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle après avoir été un animateur quotidien sur CNews. L’Arcom a déjà mis en garde la chaîne pour une infographie favorable à Zemmour, mais elle assure ne pas pouvoir aller plus loin s’il apparaît soutenu à l’antenne. La loi sur l’audiovisuel de 1986 ne lui permet de ne prendre en compte, dit-elle, que le temps de parole des personnalités politiques. Et c’est sur ce point que le Conseil d’État diverge : il estime que le régulateur doit apprécier « l’ensemble des participants » aux émissions, « y compris les chroniqueurs, animateurs et invités ».
Une nouvelle lecture de la loi qui fait jurisprudence ?
En effet, car c’est alors valable pour tous les médias audiovisuels. C’est ce qui fait dire à Laurence Ferrari, une présentatrice de CNews : « vivement qu’une telle attention soit portée sur tous les autres médias, y compris les chaînes publiques ». Sitôt la décision annoncée, la chaîne et les médias du groupe Bolloré se sont mis en ordre de bataille pour dénoncer une « censure » ou une « dictature de la pensée ».
À écouter aussiRoch-Olivier Maistre, l'Arcom et les enjeux de la régulation à l'ère numérique
Ils ont été rejoints à droite par les présidents du parti Les Républicains et du Rassemblement national qui savent qu’ils ont beaucoup à perdre. Car si le Conseil d’État ne valide pas l’idée poussée par RSF que CNews est une chaîne d’opinion, il juge que le régulateur doit regarder l’ensemble des conditions de fonctionnement de la chaîne pour évaluer l’indépendance de son information. Ce qui veut dire un contrôle renforcé de CNews non seulement sur le pluralisme, mais aussi sur son lien avec Bolloré.
La crainte d’un étiquetage politique des journalistes
S'il y a la crainte d’un étiquetage politique des journalistes, cela semble peu probable, car ce serait la « police de la pensée », comme dit l’Arcom. En réalité, le Conseil d’État laisse au régulateur six mois pour réexaminer la question CNews, dont la fréquence sur la TNT est par ailleurs remise en jeu. On peut espérer qu’au moins pendant cette période, la chaîne rééquilibre ses intervenants et laisse s’exprimer une plus grande diversité de points de vue. Après tout, une chaîne repose sur une fréquence gratuite qui est un bien public et qui suppose le respect d’obligations internes en termes d’équilibre éditorial. Sinon, elle peut très bien aller sur internet pour s’affranchir de toute contrainte.
Cette semaine dans la Chronique des médias, la décision du Conseil d’État sur la chaîne d’information CNews, du groupe Canal+, qui rebat les cartes sur le contrôle du pluralisme des médias en France.
Le Conseil d’État avait été saisi par Reporters sans frontières (RSF) après le refus de l’autorité de régulation, aujourd’hui l’Arcom, de mettre en demeure CNews de respecter le « pluralisme des courants de pensée et d’opinion ». Nous sommes alors en novembre 2021, le mois même où Eric Zemmour devient un candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle après avoir été un animateur quotidien sur CNews. L’Arcom a déjà mis en garde la chaîne pour une infographie favorable à Zemmour, mais elle assure ne pas pouvoir aller plus loin s’il apparaît soutenu à l’antenne. La loi sur l’audiovisuel de 1986 ne lui permet de ne prendre en compte, dit-elle, que le temps de parole des personnalités politiques. Et c’est sur ce point que le Conseil d’État diverge : il estime que le régulateur doit apprécier « l’ensemble des participants » aux émissions, « y compris les chroniqueurs, animateurs et invités ».
Une nouvelle lecture de la loi qui fait jurisprudence ?
En effet, car c’est alors valable pour tous les médias audiovisuels. C’est ce qui fait dire à Laurence Ferrari, une présentatrice de CNews : « vivement qu’une telle attention soit portée sur tous les autres médias, y compris les chaînes publiques ». Sitôt la décision annoncée, la chaîne et les médias du groupe Bolloré se sont mis en ordre de bataille pour dénoncer une « censure » ou une « dictature de la pensée ».
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Ils ont été rejoints à droite par les présidents du parti Les Républicains et du Rassemblement national qui savent qu’ils ont beaucoup à perdre. Car si le Conseil d’État ne valide pas l’idée poussée par RSF que CNews est une chaîne d’opinion, il juge que le régulateur doit regarder l’ensemble des conditions de fonctionnement de la chaîne pour évaluer l’indépendance de son information. Ce qui veut dire un contrôle renforcé de CNews non seulement sur le pluralisme, mais aussi sur son lien avec Bolloré.
La crainte d’un étiquetage politique des journalistes
S'il y a la crainte d’un étiquetage politique des journalistes, cela semble peu probable, car ce serait la « police de la pensée », comme dit l’Arcom. En réalité, le Conseil d’État laisse au régulateur six mois pour réexaminer la question CNews, dont la fréquence sur la TNT est par ailleurs remise en jeu. On peut espérer qu’au moins pendant cette période, la chaîne rééquilibre ses intervenants et laisse s’exprimer une plus grande diversité de points de vue. Après tout, une chaîne repose sur une fréquence gratuite qui est un bien public et qui suppose le respect d’obligations internes en termes d’équilibre éditorial. Sinon, elle peut très bien aller sur internet pour s’affranchir de toute contrainte.
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