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La Chronique des médias de cette semaine aborde la difficulté à donner la mesure de la guerre à Gaza à travers les chiffres, les mots et les images.
30 000, c’est le nombre de morts à Gaza que Libération a publié à sa Une, jeudi, dont les deux tiers de femmes et d’enfants. Il s’agit là, dit le journal, d’un chiffre du ministère de la Santé du Hamas, considéré comme fiable par les médias comme par les Israéliens, mais qui est « probablement sous-estimé », précise Libé, si on considère ceux qui meurent ensevelis dans les décombres ou enterrés à la hâte. Aussitôt, l’ambassade d’Israël àParis a accusé Libération d’être « le porte-voix d’un mouvement terroriste islamiste ».
Et elle a fourni un autre nombre : celui de « 14 000 terroristes neutralisés par Tsahal », ce qui en matière de terrorisme va au-delà de toute limite. Difficulté donc à s’entendre sur les chiffres, mais aussi sur les faits. Des tirs sur la foule rassemblée pour un convoi humanitaire à l’ouest de Gaza City ont provoqué jeudi plus de 110 morts. Ces tirs proviennent de chars israéliens, mais ils n’étaient que de sommation, selon Tsahal, qui réplique à des vidéos amateurs par des images de drones, version contre version. À l’Élysée, il a été décidé de durcir le ton. Emmanuel Macron a tweeté sa « profonde indignation face aux images qui nous parviennent de Gaza où des civils ont été pris pour cible par des soldats israéliens ».
À lire aussiÀ Gaza, entre bombardements et espoirs de trêve: «Cette guerre va bien finir par s’arrêter»
L'évidence de la famineLes mots et les images peinent aussi à rendre compte de l’ampleur de la catastrophe pour la simple raison qu’Israël organise un blocus à Gaza en ne laissant pas entrer les journalistes occidentaux. Résultat, on a des images, oui, mais ce sont celles de reporters ou de vidéastes palestiniens, ce qui permet à Tsahal de dire qu’il y a un prisme, que le Hamas n’est pas loin. Bien sûr, devant l’ampleur des destructions, l’évidence de la famine et des déplacements forcés, les images parlent. Ce sont aussi parfois des vidéos indécentes de soldats israéliens posant devant les décombres.
Mais les mots ne suivent pas toujours. Pour porter les plumes dans les plaies, les rédactions du Monde ou de Libération racontent les vies de gens tués. Ce sont des journalistes, des femmes, des enfants, un agent de l’institut français, dont on retrace la vie, les derniers moments, en joignant leurs proches par les réseaux. On cherche à humaniser, à montrer la vie et la souffrance qu’il y a derrière les grands nombres. Mais mesure-t-on bien pour autant la responsabilité historique d’un État réputé démocratique dans ces morts, ces destructions, ces déplacements, cette famine ? On peut en douter en voyant le peu de cas fait en France à la plaidoirie de l’Afrique du Sud dans son accusation de génocide devant la Cour internationale de Justice.
À lire aussiGaza: le récit glaçant de la mort de Hind par les opérateurs du Croissant-Rouge
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Et elle a fourni un autre nombre : celui de « 14 000 terroristes neutralisés par Tsahal », ce qui en matière de terrorisme va au-delà de toute limite. Difficulté donc à s’entendre sur les chiffres, mais aussi sur les faits. Des tirs sur la foule rassemblée pour un convoi humanitaire à l’ouest de Gaza City ont provoqué jeudi plus de 110 morts. Ces tirs proviennent de chars israéliens, mais ils n’étaient que de sommation, selon Tsahal, qui réplique à des vidéos amateurs par des images de drones, version contre version. À l’Élysée, il a été décidé de durcir le ton. Emmanuel Macron a tweeté sa « profonde indignation face aux images qui nous parviennent de Gaza où des civils ont été pris pour cible par des soldats israéliens ».
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Mais les mots ne suivent pas toujours. Pour porter les plumes dans les plaies, les rédactions du Monde ou de Libération racontent les vies de gens tués. Ce sont des journalistes, des femmes, des enfants, un agent de l’institut français, dont on retrace la vie, les derniers moments, en joignant leurs proches par les réseaux. On cherche à humaniser, à montrer la vie et la souffrance qu’il y a derrière les grands nombres. Mais mesure-t-on bien pour autant la responsabilité historique d’un État réputé démocratique dans ces morts, ces destructions, ces déplacements, cette famine ? On peut en douter en voyant le peu de cas fait en France à la plaidoirie de l’Afrique du Sud dans son accusation de génocide devant la Cour internationale de Justice.
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